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Photo du rédacteurvalérie raulier

Mon enfant fait « des caprices » * ? S’agit-il automatiquement de cela ?


« Ce caprice doit prendre à nos yeux l’importance d’un problème à résoudre, d’une énigme à déchiffrer. » Maria Montessori A. Que se passe-t-il ? Les parents se trouvent souvent démunis et désemparés lorsque l’enfant hurle pour obtenir ce qu’il veut, refuse de rendre un jouet, se fâche et se roule par terre… « Pourquoi a-t-il ce comportement ? » « Quel comportement dois-je adopter ? » Ne vous inquiétez pas ! tous les enfants peuvent avoir ce type de comportement lorsque les parents n’exécutent pas leur envie soudaine. Votre enfant cherche à satisfaire un désir mais se heurte à la réalité. Gérer ses frustrations ça s’apprend avec le temps. Votre enfant, n’a pas la patience, la capacité et la maturité d’exprimer ce qu’il souhaite et le parent n’a pas toujours les clés pour comprendre ses réactions. Ce n’est pas toujours évident pour le parent de garder son calme face à ce type de réaction et de comprendre ce que veut dire l’enfant par ces attitudes mais attention, avant de parler de caprices. Avant de craquer face aux comportements des enfants que nous ne comprenons pas, il est préférable de prendre un temps de pause pour réfléchir à leurs besoins fondamentaux : un besoin non satisfait ou une émotion forte et désagréable peut conduire l’enfant à un comportement inapproprié. C’est justement parce que nous étiquetons les comportements des enfants comme “incompréhensibles et inappropriés” que nous allons parler de “caprices”. En fait, un « caprice » est juste un comportement de l’enfant que l’adulte ne comprend pas (ou du moins, pas encore !). Le caprice est donc le jugement, l’interprétation et l’étiquette posée par un adulte sur le comportement qu’il ne comprend pas chez un enfant. On peut donc dire que les caprices tels qu’ils sont admis dans le langage populaire n’existent pas : les adultes parlent de « caprices » quand ils ne comprennent pas les oppositions, les refus des enfants. Par contre, les oppositions, les manifestations émotionnelles, les envies et les besoins existent bel et bien.

B. Comment résoudre l’énigme ? Voici des idées pour mieux comprendre ces moments délicats : 1. Que veut-il me faire comprendre ? Que dit-il ? que veut-il ? ensuite, pourquoi fait-il cette demande ? a-t-il faim ? soif ? est-il fatigué ? a-t-il besoin d’un câlin ? de mon attention ? a-t-il besoin de bouger ? de prendre l’air ? de changer d’activité ? d’une pause dans ce qu’il est en train de faire ? de donner son opinion ? de faire un choix ? de s’affirmer ? 2. Contrairement à l’adulte, la partie du cerveau de votre enfant qui gère les émotions n’est pas mature ! L’adulte est capable (normalement) de discernement, de prise de distance, de remise en question, de raisonnement lorsqu’il est confronté à une peur ou une difficulté (évidemment cela varie suivant la situation,…) Votre enfant, suite à cette immaturité du cerveau, n’a pas la possibilité de se rassurer, de s’apaiser, de réfléchir ou de trouver des solutions pour améliorer sa situation. Il va vivre INTENSEMENT tout ce qu’il ressent et ses réactions seront donc en lien et seront démesurées ou incontrôlables. Mais attention, cela n’explique pas tout. En situation de calme, ensuite, votre enfant est capable de comprendre une situation, d’apprendre un comportement adéquat et d’automatiser ce comportement. C. Voici des idées pour mieux réagir : 1. S’assurer que la consigne soit bien comprise, par exemple: - L’interroger pour l’aider à réfléchir : « j’ai dit que je donnais un seul bonbon à chacun, as-tu eu ton bonbon ? » … « oui » … - Remettre les choses dans leur contexte : « Regarde par la fenêtre, quel temps fait-il ? » « Oui, tu as raison, il pleut. Comment doit-on s’habiller quand il pleut ? » En laissant l’enfant observer et réfléchir, le parent va lui permettre peu à peu de discerner, d’analyser et de trouver des solutions par lui-même. C’est très important pour le développement des fonctions cognitives (fonctions exécutives) de votre enfant. Laissez-le réfléchir, ne lui dites pas sans cesse ce qu’il doit faire, sinon il ne sera QUE dans l’exécution. Le développement de ses fonctions exécutives l’aidera pour tout nouvel apprentissage, et ce, pour toutes sa vie. Profitons de cette période, où ils ne sont pas à l’école, pour prendre le temps d’adopter de nouveaux comportements. 2. L’aider à gérer ses émotions, voici quelques pistes: - Par la parole : « tu sembles fatigué, on va arrêter et reprendre demain », « je vois qu’il y a quelque chose qui t’énerve, veux-tu m’en parler ? »,… - Par un geste tendre : un câlin, un regard bienveillant, une main posée sur son épaule, une caresse sur le visage ou la tête, … peuvent diminuer la pression et aider l’enfant à un retour au calme et à la raison ensuite. - Il est important de distinguer ses envies de ses besoins : « tu aimerais bien manger ce gâteau, tu as certainement faim comme il est bientôt l’heure de se mettre à table, nous allons manger et tu pourras garder ton gâteau pour le dessert». 3. Gardez à l’esprit que

  • Tout au long de son action en confiance, l’enfant puisse ses ressources chez vous :

- Dans la qualité de vos liens affectifs et d’attachement - Dans votre regard de confiance - Dans votre assurance - Dans vos encouragements - Dans votre qualité d’estimateur de ses actes

  • Que ce soit un compliment ou une critique, les consignes sont les mêmes :

- Utilisez un « je », « me », « nous » qui vous implique et n’ « agresse » pas votre enfant - Verbalisez vos émotions. Cela soulignera votre implication et, dans le cas de sentiments négatifs, évitera l’explosion de la « Cocotte-Minute ». - Restez sincères. Ne mentez jamais sur vos compliments, même par politesse. Si votre enfant s’en rend compte, il ne considérera plus vos estimations comme valables. - Vos remarques doivent porter sur un fait, un mot ou une action, jamais sur la personne. - Evitez toute litanie ou énumération de plaintes et de reproches Et autant que possible, rendez votre enfant acteur dans ses apprentissages ! Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me contacter Raulier Valérie Neuropsychologue- psychologue Fondatrice et coordinatrice du cabinet La clé de la réussite Agrégée en sciences psychologiques Coach scolaire 0477/97.32.43 Sources - Dr Gisèle GEORGE, 2009. La confiance en soi de votre enfant. Paris, Odile Jacob. - *Marie Costa, 2019. 100 idées pour éviter les punitions. Editions Tom Pousse. - Aimelet-Périssol, C. et Aimelet, A., 2018. Emotions, quand c’est plus fort que lui ! Aider son enfant de 3 à 11 ans à bien grandir. Paris : Leduc.s éditions - Caroline Jambon, 2020. La Coéducation émotionnelle. Hatier Grand Public

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